Utilisée aujourd’hui pour recréer des miniatures et des enluminures ou rehausser à l’aquarelle des gravures originales, la technique du pochoir est pourtant méconnue.
Procédé millénaire, son invention remonterait au Ve siècle.
On peut lire cette définition du pochoir dans le Larousse : « feuille de carton ou de métal découpée pour colorier avec une brosse un dessin ayant le contour de la découpure ».
Si le principe est simple, on est très loin cependant des applications multiples d’un procédé apparemment rudimentaire, dont les différentes expressions furent à leur apogée il y a moins de cinquante ans.
Sans autres moyens que l’habileté manuelle, un sens artistique au service du créateur, des connaissances et des tours de main hérités de la tradition en atelier, sans autre soutien qu’un faible trait imprimé et même sans le secours d’aucun dessous, le coloriste restitue les tons exacts, les moindres nuances, les valeurs les plus subtiles, utilisant la couleur même, aquarelle ou gouache, employée par le peintre.
Après analyse des couleurs de l’original, le coloriste ou le découpeur des pochoirs reconstitue les formes nécessaires en traçant les contours des futurs patrons, ou pochoirs.
Ceux-ci sont découpés ensuite au moyen d’un canif et sont confiés au coloriste.
A l’aide de brosses et de pinceaux, pochoir après pochoir, les passages successifs des couleurs, ton sur ton ou par juxtaposition avec les nuances, dégradés et fondus, aboutissent à l’image définitive.
Le nombre restreint des coloristes l’importante répétition des passages (parfois jusqu’à 100 passages) en couleur et la patiente cadence de brossage à la main imposent de longs délais de fabrication.
Le pochoir est donc un travail exclusivement manuel ; c’est ce qui en fait la difficulté et la rareté.
C’est également l’une des composantes essentielles qui assurent la pérennité et la valeur de ce type d’estampes.