Une technique qui cultive la réflexion, la lenteur et l’habileté manuelle, tel est le burin, cette petite barre d’acier taillée en biseau qui creuse la plaque de métal (le cuivre rouge de préférence).
La tige d’acier enfoncée dans le champignon en bois dur (ébène ou buis) fait parfaitement corps avec la main du graveur et les doigts guident alors la lame.
Le burin trace les lignes, la roulette (manuelle ou élec- trique) complète cette action en traçant des traits qui ressemblent à ceux du crayon.
On peut ainsi obtenir des grisés.
Pour gratter ou effacer, le buriniste dispose du grattoir ou ébarboir afin d’ôter les barbes laissées après le passage du burin.
Pour réparer les dérapages du burin et refermer une taille non voulue, on utilise le brunissoir qui écrase le métal.
Opération essentielle pour l’artiste : l’affûtage du burin qui s’effectue sur une pierre huilée et assure son tranchant. Cela peut durer parfois plusieurs heures. La loupe et le compte-fil sont les fidèles compagnons du graveur.
Tout est dans le geste qui doit être sûr et mesuré.
Le dessin aura pu être rapidement tracé sur la planche mais en fait l’artiste n’en suivra pas fidèlement les contours : il improvisera autour des traits sommairement dessinés.
Le plus souvent plusieurs tentatives et tirages d’essai sont nécessaires avant que le résultat convienne au graveur et qu’il puisse donner le bon à tirer.